Peaux d’arbres : les écorces

L’hiver est la saison idéale pour s’intéresser à l’écorce des arbres, ni fleurs ni feuillages ne nous détournant d’en admirer les motifs.

L’écorce est la peau des arbres, dit-on couramment. Elle joue aussi le rôle de muscle, sa croissance différenciée contribuant à rendre sa position verticale à un jeune arbre qui aurait ployé.

Dirait-on que ses premières années cet érable poussait incliné à 45° ?

L’écorce se développe depuis les couches internes du cambium et contient de nombreux composés chimiques qui protègent l’arbre (et sont d’un usage fréquent en phytothérapie tel l’acide salicylique de l’écorce des saules dont on a tiré l’aspirine et que les animaux broutent spontanément).

Elle absorbe aussi une partie des éléments que lui apportent l’air ou la pluie, et se charge donc parfois en polluants qui seront relâchés lorsque l’arbre mort ou abattu se sera décomposé ou aura été brûlé…

A la forêt-jardin, hormis quelques chênes et le vieux merisier mourant de l’entrée, on ne peut encore admirer que des écorces juvéniles, qui commencent sur certains arbres à s’épaissir, craqueler, se fissurer ; encore un sujet d’observation de l’évolution du vivant à suivre sur des années !

Ecorce de jeune chêne…
et écorce de vieux chêne !

L’écorce des vieux arbres est un incroyable milieu de vie, où se bousculent insectes et oiseaux, et tout ceux que nous ne voyons pas, virus et bactéries. S’y établissent aussi lichens et champignons.

Les fourmis ont trouvé ce qui leur convient dans une crevasse de l’écorce du chêne : mais quoi ?

A l’exception des lichens, ces hôtes ne se contentent pas de s’accrocher à l’extérieur de l’arbre, ils le pénètrent plus ou moins profondément, profitant de la moindre blessure ; un arbre sain pourra y résister, sinon sa fin en sera hâtée.

Blessure de coupe en voie de guérison sur le vieux chêne : le cambium a émis un cal, et l’écorce achèvera le travail
Blessure sur le tronc d’un charme, peut-être une attaque de virus. Si l’arbre ne meurt pas, il deviendra certainement creux
Le polypore soufré qui s’est installé sur le vieux merisier le dévore jusqu’au cœur 

En tout cas, quelle variété de couleurs et de dessins (et je ne présente que des espèces très courantes) ! Saurez-vous reconnaître l’arbre à son écorce ?

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Réponses :

1- Charme

2- Cyprès de Provence

3- Bouleau

4- Cerisier

5- Robinier faux acacia

6- Erable sycomore

7- Sureau

8- Erable plane

9- Frêne

10- Nashi

11- Cognassier

12- Saule marsault

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